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Manque de places d’hébergement d’urgence

Question au gouvernement : Ministre de la Ville et du logement

M. Jérôme Legavre interroge M. le ministre délégué auprès du ministre de la transition écologique et de la cohésion des territoires, chargé de la ville et du logement sur les dispositions que le Gouvernement envisage pour répondre à la situation dramatique du manque de places d’hébergement d’urgence dans le pays. Les situations de détresse se multiplient. Le dernier rapport sur « L’état du mal-logement en France », souligne que 4.1 millions de personnes souffrent de mal-logement ou d’absence de logement personnel.

1 068 000 personnes sont privées de logement personnel et les chiffres étudiés par la Fondation Abbé Pierre montrent une dégradation de la situation. De son côté, le SIAO 93 (Service intégré de l’accueil et de l’orientation) tire la sonnette d’alarme dans son baromètre du 3e trimestre 2022 : les demandes de mise à l’abri augmentent fortement, particulièrement pour des couples avec enfants » (+16 % entre août et septembre 2022) ; les interruptions de prise en charge sont également en augmentation, notamment du fait de la sortie du dispositif de chambres d’hôtel, préférentiellement affectées aux réservations de tourisme et à l’anticipation des jeux Olympiques. Concrètement en Seine-Saint-Denis, Interlogement93 (opérateur du SIAO chargé de la plateforme téléphonique du 115) explique que « les moyens actuellement mis à disposition ne permettent plus de répondre aux demandes des femmes, des enfants et des hommes qui se retrouvent quotidiennement à la rue en Seine-Saint-Denis. (…)

On compte en moyenne pour ce mois de novembre 386 demandes de mise à l’abri non pourvues par jour dans le département, contre 280 personnes l’année dernière ». 1 500 à 2 000 personnes tentent d’appeler chaque jour au 115 pour une solution d’hébergement d’urgence. Et des centaines d’autres n’osent même pas appeler à l’aide, parce que le temps d’attente est trop long, ou qu’elles savent d’expérience que leurs chances d’avoir un toit pour la nuit sont minimes. Dans la journée du 28 novembre 2022, 739 demandes de mise à l’abri sont restées sans réponse. 80 % des appels reçus ce jour-là sont restés vains. Parmi ces personnes laissées sans solution, livrées à la rue au péril de leur santé et de leur vie, 278 mineurs dont 100 enfants de moins de 4 ans, 45 femmes enceintes.

Dans tout le pays, mi-septembre 2022, 6 300 personnes qui avaient joint le 115 n’ont eu aucune solution, dont plus de 2 000 enfants. En 2021, le ministre du logement a décidé de mettre fin à la « gestion au thermomètre » du parc d’hébergement (ouverture de places en novembre et fermeture au printemps) et depuis, les écoutants du 115 constatent une augmentation toujours plus forte du nombre de personnes laissées sans réponse.

Enfin, les associations et les hôteliers privés ne peuvent se substituer aux responsabilités de l’État. Il lui demande donc quelles mesures il entend prendre de toute urgence afin que les moyens publics soient mis au service de l’hébergement de ces milliers de personnes, qui appellent parce qu’elles ne veulent pas mourir à la rue.

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