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Lettre du député – Octobre 2023

Le 7 octobre, l’attaque perpétrée contre Israël par des gens du Hamas a fait, selon les chiffres dont on dispose, 1300 victimes, civiles pour la plupart, atrocement massacrées. L’horreur !
Dans la foulée, l’état d’Israël, le gouvernement Netanyahu ont ordonné des représailles sanglantes sur Gaza. Le blocus total de la ville a été décrété. L’eau, le gaz, l’électricité, le ravitaillement en nourriture sont coupés. Les ONG, Médecins Sans Frontières, l’ONU alertent sur une catastrophe humanitaire imminente. La ville, ses habitations, ses hôpitaux, ses écoles sont pilonnés. Jour et nuit. Les morts se comptent par milliers. La rapporteure spéciale de l’ONU pour les droits de l’homme dans les territoires palestiniens a mis en garde contre un « nettoyage ethnique ».
Des deux côtés, israélien et palestinien, les victimes, ce sont les populations.

Au moment même où j’écris cette lettre que je vous adresse, des frappes d’une violence inédite s’abattent sur toute la zone de Gaza. Ce qui se joue en ce moment n’est ni plus ni moins que l’écrasement de toute une ville et de sa population.

Face à la catastrophe en cours, à cette situation qui peut à tout moment et très vite déboucher sur le pire, des exigences immédiates, urgentes s’imposent :
Arrêt du massacre : cessez le feu immédiat !
Arrêt des bombardements sur Gaza, levée du blocus.
C’est tout simplement une question d’humanité. C’est ce vers quoi devraient tendre tous les efforts.

C’est pourquoi, je suis indigné, révolté par les tombereaux d’injures, de calomnies déversés au quotidien sur La France Insoumise, ses dirigeants, Jean Luc Mélenchon, Mathilde Panot, Manuel Bompard notamment, sur ses élus…
La première ministre É. Borne a osé qualifier la position défendue par LFI « d’ambigüité révoltante ». Accusations insidieuses ou directes d’antisémitisme, d’apologie du terrorisme, et désormais menaces physiques, menaces de mort sur les réseaux contre des militants et responsables LFI… tout y passe.

Et pourtant, les déclarations de LFI et de ses dirigeants depuis le début, déclarations vérifiables par tous, le montrent clairement : toutes ces accusations grossières ne sont qu’un tissu de mensonges. Dès le départ, nous avons qualifié les massacres du 7 octobre de « crimes de guerre », d’actes de terreur. Dès le départ, et sans discontinuer depuis, nous les avons condamnés, sans l’ombre d’une équivoque.

Pour ma part, je sais que vous n’êtes pas dupes, que la grande majorité de la population n’est pas dupe de ce lynchage médiatique et politique. Les nombreux messages de soutien reçus par LFI, ceux que j’ai reçus moi-même notamment au niveau de la circonscription, en témoignent.

En réalité, les raisons de cet acharnement contre LFI sont simples.
Nous refusons d’approuver le soutien inconditionnel apporté par le gouvernement français au gouvernement israélien, donc, soyons clairs, au massacre, au déplacement forcé de milliers de palestiniens.
Dès le début, nous avons dit : « nous déplorons et nous pleurons toutes les victimes, israéliennes et palestiniennes ». Nous ne pratiquons pas l’indignation sélective, à géométrie variable. Toutes les vies se valent. Et les victimes, des deux côtés, ne se divisent et ne se hiérarchisent pas. Je ne peux m’empêcher de penser en permanence à l’image bouleversante de ce père israélien devant le cercueil de son fils abattu sous les yeux des siens par le Hamas : « ce qui se passe à Gaza est une horreur. Je demande solennellement à nos pilotes d’aller lâcher leurs bombes dans la mer au lieu de les lâcher sur les gens à Gaza ».

Je sais que la très grande majorité veut la paix. Je sais que tous les gens honnêtes, qu’ils soient favorables ou pas à LFI, comprennent ce qui est en jeu.

Aujourd’hui, le gouvernement français d’Emmanuel Macron et Élisabeth Borne, ce gouvernement de plus en plus autoritaire, qui ne gouverne qu’à coups de 49.3, a multiplié les interdictions des manifestations en soutien au peuple palestinien. Ce vendredi 20 octobre, dans le Nord, le gouvernement a fait interpeller des syndicalistes dont le seul « crime » est de prendre position pour le cessez le feu et l’arrêt du massacre à Gaza.

Un climat dangereux est en train de s’installer pour chercher à faire taire ceux qui s’opposent à la catastrophe qui se déroule en ce moment même. Cette position irresponsable, qui choisit volontairement d’exacerber toutes les tensions, est extrêmement dangereuse. Dangereuse pour les libertés publiques et démocratiques, dangereuse pour le pays.
En ce qui me concerne, et avec le groupe LFI auquel j’appartiens, je n’accepte pas.

Je suis résolument aux côtés des organisations syndicales parmi lesquelles la CGT, FO, la FSU, Solidaires, qui, dans plusieurs départements appellent à des rassemblements, des manifestations. Et je serai ce dimanche 22 octobre à Paris à la manifestation appelée par des dizaines d’organisations politiques, syndicales, d’associations pour dire Halte au massacre à Gaza, cessez le feu immédiat !

Je suis avec vous. Et je suis intimement convaincu qu’au-delà des convictions et des opinions de chacun, la très grande majorité partage le même sentiment tout simplement d’humanité, le même refus de la décomposition et de la barbarie, le même refus de l’escalade et de l’engrenage destructeur.
Nous ne laisserons pas la décomposition et la barbarie l’emporter.
C’est le sens du mandat qui m’a été confié, ainsi qu’au groupe parlementaire auquel j’appartiens, aux dernières élections législatives.

Je me rappelle un slogan utilisé il y a peu de temps : « l’humain d’abord ». Nous ne nous déroberons pas.

 

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