16 février : E. Macron reçoit en grandes pompes V. Zelensky à l’Élysée.
À cette occasion, il annonce 3 milliards d’euros « d’aide ». 3 milliards débloqués en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire et qui viennent s’ajouter aux dizaines de milliards déjà versés au régime de Zelensky.
2 jours plus tard, le ministre de l’économie et des finances, B. Le Maire annonce 10 milliards de coupes supplémentaires dans les budgets de l’État.
Il y a de l’argent, beaucoup d’argent pour la guerre ; il n’y en a pas – et pire le gouvernement continue à en supprimer – pour l’hôpital, pour l’école, pour l’aide sociale à l’enfance, le logement et l’hébergement d’urgence, bref pour les besoins de la population dans un pays qui compte désormais plus de 10 millions de pauvres (ce qui, au passage, est le bilan de Macron).
Bien sûr, on objectera qu’on ne peut pas abandonner le peuple ukrainien.
Question : qui peut croire que Biden, Macron, Scholz etc se soucient une seule minute du sort du peuple ukrainien ?
Car enfin, à qui les milliards pour la guerre sont-versés ? À qui livre-t-on des armes ? Sinon à un état, à un gouvernement ?
Or, on ne saurait confondre les peuples avec les dirigeants et les régimes qui les exploitent et les oppriment. Poutine, c’est un fait établi, est un tyran, à la tête d’une clique d’oligarques corrompus, mafieux, prédateurs et pillards. Et Zelensky, reçu en grandes pompes à l’Élysée, présenté partout comme un ardent et héroïque défenseur de la liberté ? Qu’en est-il ? Faut-il rappeler que c’est lui qui s’est saisi de l’opportunité de la guerre pour détruire le peu qu’il restait du droit du travail en Ukraine ? Faut-il rappeler que le régime ukrainien que dirige Zelensky est internationalement connu pour ses violations répétées des droits de l’homme, et qu’en Ukraine, les militants, les syndicalistes notamment, sont régulièrement inquiétés, menacés, persécutés ?
Autre chose : la guerre dure depuis 2 ans. Le nombre de morts se monte à plusieurs centaines de milliers des deux côtés. Du côté du peuple ukrainien et du côté du peuple russe. Car dans cette guerre, comme dans toute guerre, ce sont toujours les peuples qui sont victimes. Mais pendant la guerre, les affaires continuent. Elles prospèrent… Faut-il rappeler qu’à la faveur de la guerre en Ukraine, plus d’un tiers des terres agricoles ukrainiennes, particulièrement fertiles, ont été bradées par le régime ukrainien à des multinationales américaines comme Monsanto (dont on connaît la nature philanthropique…) ? Il n’y d’ailleurs pas que les terres agricoles. Il y a aussi les « terres rares », riches en minerais convoitées pour les nouvelles technologies. Minerais dont regorge le sol ukrainien. En ce moment même, pendant que le canon fait rage, les trusts occidentaux se livrent une concurrence acharnée pour faire main basse sur ces richesses.
A. France disait : « on croit mourir pour sa patrie, on meurt pour des marchands de canons ». Formule bien connue et d’actualité… S. Lecornu, ministre français des armées, ne déclarait-il pas il y a quelques mois seulement : « il ne faut pas se mentir, la guerre en Ukraine est une formidable opportunité pour l’industrie française ».
La guerre doit durer pour que perdurent et augmentent les juteux profits de quelques grands groupes capitalistes.
Et il y a un lien direct entre cette sinistre situation et le souhait formulé ce vendredi 16 février par E. Macron que l’Ukraine rejoigne rapidement l’OTAN* et l’UE**.
*L’OTAN qui, on le sait, n’est rien d’autre que le bras armé de l’impérialisme américain et de ses intérêts et qui n’a rien à voir ni de près ni de loin avec la défense de la paix, de la liberté et des droits des peuples. Allez demander aux peuples de l’ex Yougoslavie ou d’Afghanistan (pour ne citer qu’eux…). Ils ont sur l’OTAN un point de vue des plus instructifs…
** Quant à l’élargissement de l’UE à l’Ukraine, les paysans français, qui déjà n’arrivent plus à vivre de leur travail, apprécieront…