Le Maire de la ville de Coubron, Monsieur Ludovic Toro, lance un cri d’alarme : « comment entretenir et réparer la voirie, investir, innover… quand l’Etat décide de ne pas donner d’argent à notre ville ? Tout cela dans un contexte d’une inflation majeure, d’envolée de coûts énergétiques alors que les collectivités ne sont pas protégées par un bouclier tarifaire et subissent donc des hausses exponentielles de leurs charges. (…) Dire, comme le font certains, que les communes sont des acteurs importants et incontournables pour la vie des habitants constitue de bien belles paroles, mais celles-ci ne suffisent plus à payer les factures de plus en plus élevées qui nous parviennent ! »
Au cours des trente dernières années notamment, les financements historiquement perçus par les communes ont été rognés, grignotés, et pour finir dissous, rendant les municipalités de plus en plus dépendantes des « dotations » qui leur sont éventuellement concédées. Dernier avatar de cette politique : la suppression de la taxe d’habitation décidée unilatéralement par le gouvernement Macron-Castex.
Aucune des responsabilités qui incombent aux municipalités en direction de leurs administrés ne s’évapore pourtant par miracle. Oui, il faut entretenir les routes, chauffer les gymnases et les écoles, accueillir tous les enfants à la cantine et au centre de loisirs.
Bien au contraire, de nouvelles responsabilités ont été ajoutées :
– Se désengageant d’une politique nationale de développement de l’école publique, l’Etat se défausse sur les élus locaux sommés de constituer des « comités éducatifs locaux » ou des « cités éducatives » … mais son représentant pour l’Education nationale décide chaque année des fermetures de classes ou d’établissements entiers. Où sont les IME, les IMPRO, les SESSAD qui permettraient que tous les enfants qui ont des besoins particuliers puissent être pris en charge par des professionnels formés, en nombre, et correctement payés ?
– Organisant l’asphyxie de l’hôpital et du système public de santé, l’Etat invite les élus locaux à se regrouper en « conseils territoriaux de santé », pour imaginer de nouvelles organisations quand l’essentiel fait défaut. Les communes, puis les associations qui doivent courir après des subventions, essaient de pallier les effets désastreux de la destruction de ce service public, dont l’onde de choc frappe criminellement les enfants de Seine-Saint-Denis. Alors que le nombre de tentatives de suicides augmente dans la jeunesse, et à des âges toujours plus précoces, où sont les moyens publics de prendre en charge ces enfants en détresse ?