Emmanuel Macron et son gouvernement ont une fois de plus eu recours à l’article 49-3 pour passer en force leur réforme des retraites, rejetée par 82% de la population. La colère qui s’exprime depuis plusieurs semaines a redoublé et les grèves, les manifestations et les blocages se multiplient depuis jeudi.
C’est dans ce contexte que le ministre de l’Education nationale a confirmé la tenue des épreuves de spécialité dès ce lundi 20 mars. Il a prévenu que les préfets seraient sollicités en cas de problème. S’agit-il d’une menace ? Le gouvernement prévoit-il des scènes de répression féroce comme à Mantes-la-Jolie en 2018, où 151 lycéens avaient été mis à genoux les mains sur la tête sous contrôle des forces de l’ordre pendant plusieurs heures ?
Et pourtant, depuis plusieurs mois, les personnels, les organisations syndicales, les associations disciplinaires, les élèves et leurs parents demandent le report des épreuves de spécialité de mars en juin et expliquent tous que le calendrier du bac est devenu intenable, absurde, irresponsable. Je les soutiens entièrement.
La réforme du lycée a conduit à une grave remise en cause du baccalauréat national, contre lequel elle a mis en place la logique destructrice du contrôle continu, incompatible avec le cadre républicain de l’école et le maintien des diplômes. Les spécialités, qui ne sont pas des disciplines à part entière, remettent directement en cause les concours et donc le statut de la Fonction publique d’Etat. La tenue des épreuves de spécialité en mars répond au calendrier imposé par ParcourSup, cette plateforme qui trie les élèves avec des algorithmes et les empêche d’accéder à l’enseignement supérieur dans la filière de leur choix.
Minoritaire comme sur la question des retraites, Emmanuel Macron et son gouvernement ne veulent rien entendre et imposent leur politique. Ils portent l’entière responsabilité des grèves et de leurs conséquences sur le baccalauréat.
La décision de Pap Ndiaye de maintenir les épreuves des spécialités est scandaleuse. Parce que :
– ces épreuves sont une aberration destructrice du Bac.
– c’est faire pression sur les profs et les lycéens en plein conflit pour les retraites.
Rien n’y fera : le refus va s’amplifier.